Le principe de proportion - 4

 Les choses sont bien lorsqu'elles marchent ensemble et non isolement

Cela signifie que si, poussés par un objectif, nous déréglons toute notre vie, l’obtention du résultat recherché sera soumise à de nombreux accidents, et même s’il est effectivement obtenu, il aura des conséquences amères. 

Si pour obtenir de l’argent ou du prestige, nous déréglons notre santé, nous sacrifions les personnes qui nous sont chères, nous délaissons d’autres valeurs, etc., il est possible que les accidents qui surgissent soient tels que nous n’obtenions pas le résultat recherché. Dans d’autres cas, il se peut que nous obtenions le résultat recherché, mais nous n’aurons plus la santé pour en jouir, ni des êtres chers avec qui partager, ni d’autres valeurs qui nous donnent un sens.

 «Les choses sont bien lorsqu’elles marchent ensemble», et il en est ainsi parce que notre vie est un ensemble qui requiert un équilibre et un développement approprié, non partiel. Encore qu’il y ait des choses plus importantes que d’autres, chaque personne devrait avoir une véritable échelle de valeurs afin que ce qui est primaire, secondaire, tertiaire, puisse être accompli suivant la proportion. La force appliquée à chaque chose, selon l’importance fixée, les ferait marcher toutes en un ensemble véritable.


Conte

Quatre magiciens vivaient en amitié, trois d’entre eux avaient acquis des connaissances très poussées mais manquaient de jugement ; l’autre haïssait l’instruction mais son raisonnement était excellent.

Un des magiciens dit : -  «A quoi sert la raison sans connaissance ? Elle permet de connaître ce qui est bon et ce qui est mauvais mais non pas de savoir faire telle ou telle autre».

Pour illustrer ce qui venait d’être dit, le plus jeune commenta :

- «Nous devons être à Persépolis demain, mais il y a une longue distance jusque là-bas, si longue que nos chameaux ne pourront pas la couvrir en un jour ; mais grâce à notre instruction nous pourrons le faire».

Ils demandèrent alors au magicien sensé d’approcher un des chameaux. Un des magiciens lui étira alors les pattes jusqu’à la hauteur d’une maison du silence, l’autre lui agrandit son dos pour que chacun puise avoir une bosse pour s’asseoir, et le magicien restant se chargea de lui donner un cou assez long pour qu’il puisse apercevoir à distance n’importe quel point intéressant.

Le matin suivant, seulement trois magiciens montèrent sur le chameau car le magicien sensé dit : - «Il vaut mieux être trois que quatre quand les problèmes s’accumulent».

Et les trois magiciens montèrent, se riant du peureux. La course commença à grande vitesse mais, en peu de temps, il n’y eut plus assez d’eau pour étancher la soif d’un pareil animal. Pour comble de malheur, les violents tourbillons de sable frappaient la très haute tête de l’énorme monstre, de sorte qu’au lieu de la dresser, il devait la porter tel un serpent qui court rapidement derrière sa proie.

Ainsi, affaibli et déséquilibré par la position anormale de son cou, le chameau finit par tomber comme une tour aux fondations défectueuses.

Le retour des magiciens fut triste, mais heureusement, le magicien sensé les attendait pour les réconforter. Quoi qu’il en fût, ils n’arrivèrent pas à temps à l’endroit voulu et ne firent pas affaire.

Un autre jour, les trois magiciens trouvèrent un animal mort et voulant prouver au sensé l’utilité des connaissances, ils dirent : - «Allons, faisons quelque chose pour ce pauvre lion mort. Mais d’abord, mettons-nous tous d’accord pour que toutes les parties coïncident bien dans un ensemble raisonnable, car dans l’affaire du chameau, il y eut de l’habileté de la part de chacun mais non de la part de tous les trois ensemble».

Le premier dit alors  «Je sais comment rassembler le squelette».

Le second dit : «Je peux fournir peau, chair et sang».

Le troisième dit : «Je peux lui donner la vie».

Alors, le premier rassembla le squelette, le second fournit peau, chair et sang. Et pendant que le troisième essayait de lui donner vie, le magicien sensé lui déconseilla de le faire, disant : «C’est un lion, si tu lui donnes la vie, il tuera chacun de nous».

- «Simplet» lui dit ce dernier - «c’est moi qui vais réduire ton bon jugement à néant».

- «Dans ce cas», -fut la réponse- attends un moment, le temps que je grimpe à cet arbre tout approprié».

Quand il l’eut fait, l’autre donna vie au lion. Celui-ci se leva et tua les trois magiciens. Puis, lorsque le lion fut parti, le magicien sensé descendit de l’arbre et rentra chez lui.


Questions :

1.Que signifie ce principe, pour moi ?

2. A quelle situation concrète de ma vie quotidienne pourrais-je l’appliquer et comment ?

No comments:

Post a Comment